Parfois ...
... la vie sans toi me parait totalement envisageable. J’arrive à accepter que tu puisses exister quelque part sur la planète, proche ou lointain des battements sourds de mon cœur, que tu es si beau, si toi, mais que tu ne fais plus partie du nous que j’ai construis totalement malgré moi… Ton sourire envoûtant peut se matérialiser sous mes yeux sans qu’un profond désespoir me saisisse à en suffoquer, j’arrive même à sourire en repensant à tout ce que tu n’es pas, tous ces petits défauts que j’ai mis tant de temps à découvrir et dont je savais qu’ils briseraient ton image d’absolu à mes yeux…
Je peux songer à ces petits instants particuliers qui m’ont fait vibrer à chacun d’avantage comme si ces souvenirs faisaient partie d’un passé révolu, de vagues pensées ne faisant plus tout à fait partie de moi puisque je suis devenue une autre… Il m’arrive d’écouter avec plaisir cette compilation de musique qui veut tant dire pour moi, celle que j’écoutais en boucle il y a encore peu, sur laquelle j’ai cru mourir de douleur des milliers de fois parce qu’elle représentait notre rencontre, notre désir, nos plaisanteries, nos matins d’amants, notre complicité sans faille, tous les détails qui ont fait notre histoire…
Parfois oui, tout cela est possible… Mais il me manque l’essentiel : l’envie d’adhérer à mon deuil de toi…
Même si l’intensité n’est plus la même près de toi, même si je te regarde enfin comme un homme, et plus comme un dieu… Non, je ne crois plus devenir folle quand je sais que tu seras là dans un avenir proche, non je n’ai plus cette envie de tout casser autour de moi parce que le temps ne va pas assez vite… Non, je ne ressens plus cette effroyable vide comparable à un gouffre sans fond quand tu t’en vas sans que je sache si je te reverrais, ni quand, non je ne reste plus prostrée des heures durant en attendant les sanglots salvateurs qui vont enfin un peu me soulager de ton absence…
Je ne t’idolâtre plus… Peut être tant mieux, tant de souffrances odieuses vont m’être épargnées par ce constat ! Peut être tant pis, tu ne me projetteras plus dans une dimension que toi seul savait créé par le simple contact de ta peau !
Non, je ne t’idolâtre plus…
Par contre, je crois que je t’aime ! Sans doute tant mieux, parce que cela me permettra de résister aux doutes, à l’absence, à te laisser cette place privilégiée que je refuse de céder à quiconque d’autre ! Sans doute tant pis, parce que si la passion violente est éphémère et volatile, l’amour à mon sens n’est pas près de s’évaporer, et surtout pas face au constat de la réalité !
J’ai cru enfin pouvoir respirer sereinement en réussissant à te descendre de ton piédestal doré, mais rien n’est moins sur ; comment trouver l’envie de te sortir de moi maintenant ???